2012
Espagne / Documentaire / 2011 / 1h50 / 35 mm / Couleur / VOST / Français
MERCEDES ÁLVAREZ
Scénario: Arturo Redín, Mercedes Álvarez
Image : Alberto Rodríguez
Montage : Pablo Gil Rituerto
Son: Marisol Nievas, Amanda Villavieja
Production: IB Cinema
Distribution: IB Cinema
Une vieille maison qui se vide de sa mémoire, des agents de change, un congrès sur le leadership patronal, un vieux vendeur qui amasse des souvenirs, la ville entière comme espace virtuel de foire immobilière… Une carte du monde tel qu’il est aujourd’hui. En temps de crise, il est salutaire de voir des oeuvres comme celle-ci, que l’on peut définir comme prophétique tant les choix de mise en scène correspondent à la faillite du monde. Un monde abstrait, effrayant, absurde, glacial, autiste, que traverse Mercedes Álvarez, magistralement. No Comment !
Le film est miroir autant que scalpel, kafkaïen, savant dosage de situations, de plans fulgurants, de cadres qui dévoilent la folie, de figures récurrentes. Le cinéma, ici, est un outil de compréhension du monde. Que la caméra surplombe l’embouchure d’un marché du logement, qu’elle livre le spectacle d’une promesse d’enrichissement, qu’elle dévoile le paradis des courtiers et des gourous des investissements financiers, elle met savamment en scène une nouvelle mythologie, celle de la virtualisation de l’espace urbain, de la suppression de la mémoire personnelle et collective, de la banalisation des rêves et des désirs, convertis en produits marchands, une fois pour toutes.