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Programme "De Torr en Benn à l’ACAV"

2007

Bretagne / 1972 / 1h30 / Super 8 / Couleur /

« Torr e Benn », créé en 1972 lors de la grève du Joint Français de Saint-Brieuc, est un collectif sans existence “officielle”, mais incarne, en France et à l’étranger, le cinéma expérimental breton. Le groupe réalisera, jusqu’en 1975, des films spontanés mettant en images des grèves et des manifestations. Dans la mouvance des idées de Mai 68, mais d’horizons différents, les membres du collectif, Jean-Louis Le Tacon, Patrick Prado, Geneviève Delbos, sont entre la Bretagne et Paris.
« Torr e Benn » tire son nom de la révolte paysanne de 1775, celle des Bonnets Rouges, dont la devise était “casse-leur la tête”. Les films, au début tournés en Super 8, seront rapidement tournés en vidéo pour une plus grande liberté d’action. « Ce qui importait, c’était principalement l’engagement militant auprès des ouvriers bretons et des paysans, ainsi que dans le mouvement breton, et cela dès le début » déclare Jean-Louis Le Tacon. Fistoulic & Cie va prendre la suite de Torr e Benn, pour une courte période, sous l’impulsion de Jean Louis Le Tacon, Jean Pierre Charpentier, Jean Paul Mathelier que l’on retrouve rapidement dans la création d’une structure plus officielle et plus pérenne : l’ACAV.
De son côté, la Direction départementale de la Jeunesse et des Sports du Finistère s’intéresse au développement d’actions d’initiation et de formation au Super 8 dans l’Ouest de la Bretagne. Des stages de formation sont organisés depuis 1972 en vue de favoriser l’expression individuelle et collective. Le Super 8 est entré dans sa grande vague de démocratisation, depuis quelques années. Le cinéma amateur est à la portée de toutes les bourses. Un rapport initié par Vincent Picheral, Jean Paul Mathelier, Guy Aubart, Georges Louedec, Daniel Multrier, Gérard Gourault et Jean Pierre Charpentier sera annonciateur de la création de l’Atelier de Création Audiovisuelle de Saint Cadou (ACAV) qui ouvre ses portes en 1976 sous l’impulsion d’associations comme la fédération nationale des M.J.C., les comités d’entreprises, les collectivités locales, les services de l’Etat. A Saint-Cadou, dans un petit bourg près de Sizun (Finistère), ce centre de formation multi-média formera, pendant plus de vingt ans, des centaines de personnes. En 1980, sous la direction de Patrice Pélian, l’Atelier prend le virage de la vidéo, abandonnant totalement le Super 8 et les montages diapos, et met l’accent sur la formation et la production. En 1986, l’Atelier crée une sarl, Interface Vidéo, qui permet de traiter des marchés commerciaux dans le domaine du film institutionnel et publicitaire. L’audiovisuel professionnel se développe et peu à peu l’ACAV peine à maintenir son concept de départ, d’outil de démocratisation de l’expression audiovisuelle. Les lois du marché sont dures, l’ACAV poursuit son développement dans les années 90, s’adapte aux nouvelles technologies, accompagne des projets de télévisions spécifiques (An Tambouliner dans les Monts d’Arrée), et développe la formation auprès des scolaires. Doté d’une bonne réputation au sein des comités d’entreprises au sein desquels l’Atelier avait parfois suscité des vocations et des reconversions professionnelles, il ne survivra pas, comme l’ARC Bretagne de Quimper, au passage au 21e siècle.

Programme de trois films parmi des centaines :

Nous irons jusqu'au bout – Les Kaolins de Plémet
1973 / 36 min / Super 8 / Coul.
Réalisation : Jean Louis Le Tacon et collectif
Chronique de 9 semaines de grève des ouvriers des kaolins de Plémet.

Bretonneries pour kodachrome
1976 / 12 min / Super 8 / Coul.
Réalisation : Jean-Louis Le Tacon
Quand on ne peut se payer un safari photo au Kenya, on peut toujours aller en Bretagne...

Clito va bien
1979 / 36 min / Super 8 / Coul.
Réalisation collective
Face au pouvoir médical, les femmes s'organisent et utilisent des moyens simples pour connaître leur corps.

Contact : Cinémathèque de Bretagne : Brest – Tél : 02 98 43 53 55 - diffusion.culturelle@cinematheque-bretagne.fr