Fenêtre sur la Birmanie / Prenestr digor war Birmania

La Birmanie c’est "une dictature qui a anéanti les acquis démocratiques, une économie en déroute et un pays dirigé par des hommes sans foi ni loi". Aung San Suu Kyi

Cette programmation a vu le jour pour diverses raisons qui se conjuguent aujourd’hui :

  • La programmation en 2009 d’un film étonnant, dans le cadre de la section Grande tribu : « Burma VJ, des nouvelles d’un pays clos » d'Anders Ostergaard, une production danoise qui revient sur les affrontements de 2007, montre l’importance considérable des médias indépendants et nous aide à décrypter cette société birmane.
  • De la même façon, puisque nous partons souvent des images, nous avions vu le film « Karen, un génocide à huis clos » d’Alexandre Dereims, un film tourné clandestinement au sud de la Birmanie, alors que la KNLA, l'armée nationale de libération karen, mène un combat désespéré contre la dictature militaire au pouvoir. Malgré la faim, les mines et la malaria, 300 000 réfugiés tentent de survivre dans les montagnes qui bordent la frontière thaïlandaise. C’était notre première vision des minorités ethniques en Birmanie, une vision que l’on ne peut oublier.

    Ces deux films demandaient à être accompagnés et nous avions alors contacté l’association Info-Birmanie France, sans réussir alors à faire venir des intervenants birmans.

    La venue sur le Festival 2009 de Jane Birkin qui milite depuis des années pour une société birmane libérée de la junte. Elle nous en a brièvement exposé les grandes lignes et surtout communiqué son engagement sur cette cause, et son soutien indéfectible à Aung San Suu Kyi.

    Enfin, comme beaucoup d’autres citoyens, nous suivions les affrontements qui opposaient les civils birmans à la junte militaire, et en particulier, la plus célèbre d’entre eux, le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.

    Nous imaginons donc en 2010 une programmation de 6 à 8 films sur la Birmanie, un ou plusieurs débats, une exposition photo (contacts en cours), une sélection de notre librairie consacrée à la Birmanie et des stands d’association qui militent toute l’année pour cette cause.

    Une façon de dire à Aung San Suu Kyi toute notre admiration, et au peuple birman tout notre soutien, même à distance.

Quelques éléments d’information sur la Birmanie :

La Birmanie affiche une des plus grandes diversités ethniques au monde. 135 groupes ethniques sont officiellement recensés par le gouvernement, groupes qui totalisent une centaine de langue et de dialectes différents. Bien qu’aucun recensement précis ne soit disponible, des évaluations convergentes estiment que les « minorités ethniques » (appellation qui regroupe l’ensemble des groupes n’appartenant pas à l’ethnie majoritaire bamar) représentent aux environs d’un tiers des 52 millions d’habitants que compte le pays.

Outre les Bamars, les Shan, Karen, Karenni, Mon, Kachin, Chin et Rakhine (ou Arakan) constituent les minorités les plus importantes, auxquelles s’ajoutent des Chinois et des Indiens d’immigration plus récente.

Si de nombreuses minorités sont bouddhistes, à l’égal des bamars, certaines d’entre elles sont musulmanes (notamment le long de la frontière avec le Bangladesh, comme les Rohingya), et d’autres, à l’image d’une partie des Karens, se sont converties au christianisme durant la colonisation britannique.

Quelques repères historiques récents :

  • En 1988, l'armée réprime violemment un mouvement de protestation contre la situation économique et politique : le 8 août 1988, les militaires ouvrirent le feu sur la foule qui protestait ; ce jour est commémoré comme the 8.8.88 uprising.
  • 1990 : tenue d'élections libres, qui débouchent sur la victoire de la NLD (National League for Democracy) dirigée par Aung San Suu Kyi. Elles sont annulées par la dictature militaire.
  • 7 novembre 2005 : la capitale est transférée du jour au lendemain de Rangoon à Pyinmana, au centre du pays. La ville est renommée Naypyidaw (Ville royale ou Demeure des Rois).
  • septembre 2007 : une augmentation brutale du prix de l'essence en août (200%), des transports et des produits de première nécessité provoque une série de manifestations d'abord des moines, puis de l'opposition et de nombreux habitants des grandes villes. Bien que les sources officielles évoquent seulement une dizaine de morts, et quelques blessés, il semblerait que le nombre de tués se soit élevé à plusieurs centaines.
  • En 2008, le cyclone Nargis frappe la Birmanie le 3 mai ; l'aide humanitaire est compliquée par les mesures administratives imposées par la junte militaire au pouvoir - aucune ONG n'a pu pénétrer sur le territoire. Les pertes humaines sont évalués à plus de 100 000 morts, un million de sinistrés, ainsi que l'apparition d'épidémies dans les zones touchées...

L'un des personnages majeurs du pays au XXe siècle est le général Aung San (assassiné en 1947), le père de l'indépendance, dont la fille, Aung San Suu Kyi, a obtenu le prix Nobel de la paix en 1991, ainsi que le prix Sakharov au Parlement européen en 1990, pour son combat en faveur de la démocratie en Birmanie.
Depuis 89, elle s’est vue emprisonnée à de multiples reprises malgré son état de santé, ou assignée à résidence depuis ces sept dernières années.
Le 10 août 2009, elle a été condamnée à 18 mois de détention supplémentaires, ce qui la prive de tout moyen de participer à l'élection générale de 2010.

"Je ne suis pas un robot mangeur de riz[…] Nous ne sommes pas des bêtes de la jungle, nous sommes des êtres de raison. Il est grand temps d’en finir avec le règne de la terreur armée". Chanson populaire clandestine.

Les films...

Parmi la sélection, un programme du Yangon Film School, école et ateliers de cinéma à Rangoon.

En 2005, Lindsey Merrison et sept autres réalisateurs expérimentés organisèrent en Birmanie le premier atelier sur l’art et la technique de réalisation d’un documentaire, avec 12 jeunes stagiaires. En 2006, Lindsey mit en place un second atelier sur l’art du montage d’un film documentaire et, la même année, elle créa l’association pour la promotion des jeunes artistes birmans de cinéma et de vidéo, la Yangon Film School. L’objectif était de mettre en place une école de cinéma permanente à Rangoon. Depuis, la Yangon Film School a rassemblé chaque année des professionnels expérimentés, venant de diverses parties du monde, pour former de jeunes birmans à la réalisation de documentaires, de l’écriture du scénario au montage du film.

“Histoires du Myanmar” est une sélection de films réalisés par les participants des ateliers.

Les titres que nous avons sélectionnés :

  • Tel père, tel fils
  • Un million de films
  • Le garçon de l'eau
  • Celle par qui les changements arrivent
  • Une vie sans nom

Contact : Lindsey Merrison Film: Berlin • Tél. : +49 30 306 144 48 – merrison@aol.com

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