Rue Cases-Negres

Martinique, années 30. Le jeune José vit avec sa grand-mère dans un extrême dénuement. Pour eux, comme pour tous les autres Noirs de la “rue Cases-Nègres”, l’existence est très rude puisque les seules ressources proviennent de l’exploitation des champs de canne à sucre… qui appartiennent aux Blancs. Si l’esclavage a été aboli, la dépendance économique le remplace. C’est dans cet univers aride que grandit José, sous l’œil bourru mais ô combien lucide et tendre de sa grand-mère, dont les principes d’éducation plutôt rigides n’ont qu’un but : armer au mieux son petit-fils pour lui permettre d’affronter l’avenir, un avenir qu’il ne pourra conquérir qu’en comptant exclusivement sur lui-même.

Euzhan Palcy, talentueuse réalisatrice martiniquaise, avait fait du roman de Joseph Zobel son livre de chevet dès l’âge de quatorze ans. C’est après des études de cinéma à Paris, et avec le soutien de François Truffaut qu’elle met en scène ce chef-d’œuvre alors qu’elle n’a pas vingt-cinq ans. C’est le début d’une longue carrière, de “Une saison blanche et sèche” à “Parcours de dissidents”, menée avec un engagement total de Fort-de-France à Hollywood. Une détermination à nulle autre pareille que ne renierait pas Césaire, parrain à qui Euzhan consacre aussi trois films documentaires.