Johannesburg, ma ville / Jo'burg stories

“Les rêves viennent ici pour mourir”. Ces quelques mots de Lesego Rampolokeng font suite à une scène irréelle montrant une cantatrice chantant tout en haut d'une tour surplombant la ville. Ses quelques notes résonnent dans le ciel jusqu'à l'explosion de deux immeubles qui s'écroulent dans un nuage de poussière et nous ramènent au sol, à la réalité d'une ville, d'un pays. Nous sommes en 1997, la démocratie sud-africaine n'a que trois ans. Brian Tilley et Oliver Schmitz partent à la rencontre des habitants, des blancs nostalgiques d'un passé révolu, de la jeunesse noire qui prend ses marques, de tous ces citoyens assoiffés de liberté mais que la situation économique plaque déjà au sol. L'avenir du pays semble se dessiner dans cette mosaïque humaine qui prend soudainement la parole: pousseurs de chariots, chauffeurs de taxi, agents de police, vendeurs de cigarettes, retraités, jeunes musiciens, enfants des rues... Jo'burg se réveille, africaine. Entre la réalité du documentaire et l'imaginaire de la fiction, le film dresse le portrait intime d'une ville en proie à une transformation déchirante, fascinante et certainement irrémédiable.