Jocelyne Saab, dans la tourmente…
Parmi les films documentaires tournés pendant la guerre civile au Liban, ceux de Jocelyne Saab, nous ont particulièrement touchés.
Nous avons été sensibles à son énergie, à sa pugnacité, à son insondable curiosité, à l’acharnement qu’elle met à tenter de comprendre ce qui arrive à son pays. Les risques qu’elle prend alors sont évidents, et sont à la mesure à l’amour qu’elle porte à sa ville, Beyrouth. Beyrouth, qui revient comme une lancinante litanie dans les titres de ses films.
Images rares, textes pertinents, parfois poétiques, et malgré l’urgence dans laquelle ses images sont tournées, une écriture documentaire pensée, étayée, presque libératrice.
Jocelyne Saab vivait déjà à l’époque entre Paris et Beyrouth, ce qui lui a certainement permis d’avoir cet impressionnant recul face à ce qu’elle filmait et vivait dans le Beyrouth déchiré.
Passée plus tard à la fiction, Jocelyne y met le même engagement ; il suffit de l’avoir entendue défendre Dunia, son dernier film, réquisitoire puissant contre les pratiques d’excision. En 1994, elle réalise aussi un film-hommage au cinéma libanais, Il était une fois Beyrouth, que nous présentons par ailleurs.
Nous avons choisi de mettre nos pas dans ceux de Jocelyne Saab, à travers les 6 documentaires suivants, tournés entre 1975 et 1982.