Titicut Follies de Frederick Wiseman

Mardi 15 mars 2011
Projection au cinéma Le Club à Douarnenez, suivie d'une rencontre avec Philippe Pilard, spécialiste du cinéma britannique

Rencontre autour du film

Titicut Follies de Frederick Wiseman

Titicut Follies

de Frederick Wiseman

en présence de l'écrivain, critique de cinéma, spécialiste du cinéma anglais et de F. Wiseman

Philippe Pilard

Le film :

Titicut Follies de Frederick Wiseman (1967 / USA / 1h24)

Interdit par la censure américaine de 1967 à 1991, Titicut Follies, le premier film de Frederick Wiseman, montre sans détour le quotidien des détenus de l’hôpital psychiatrique de Bridgewater, dans le Massachussets. Un film sans commentaire ni interview, la caméra se fond au milieu de cette jungle isolée du reste de la société, accompagnant au plus près la dérive de ces prisonniers « fous » écrasés par un système pénitentiaire d'un autre âge, microcosme dans lequel Wiseman nous plonge comme jamais le cinéma ne l'avait fait !

L'auteur :

Frederick Wiseman est un des plus grands documentaristes de l'histoire du cinéma. Cinéaste indépendant, figure du cinéma direct américain, il est un des rares cinéastes à nous offrir une plongée sans fard dans la société américaine, en nous faisant sentir physiquement le poids et la rigidité de ses institutions.

Depuis le milieu des années 1960, après avoir enseigné le droit à l'université, il scrute à l'aide de sa caméra la démocratie américaine et la vie locale en pénétrant des lieux symboliques : écoles, prisons, hôpitaux, commissariats, supermarchés, les grands magasins, les centres d'aide sociale, etc.. Ces lieux servent de prétexte à l'analyse de problèmes contemporains, Wiseman ne cachant pas son grand intérêt pour la complexité des rapports sociaux et le sort des laissés-pour-compte. Peintre de l'Amérique, il prend le temps d'écouter et de regarder en privilégiant les longs plans séquences pour, selon l'expression de Raymond Depardon, « dégager l'écoute » du spectateur.

« Les institutions qu'il filme portent des problèmes complexes que le cinéaste va « accoucher », non sans humour ; lourdeurs, conformisme, inégalités, pesanteurs avouées ou inavouées de la société américaine (et de la nôtre !) construisent-elles l'image du « rêve américain » ou du « cauchemar climatisé » ? L'une et l'autre, tout en y apportant une interrogation bien plus large sur la condition humaine. Au fil du temps, cette œuvre est devenue un classique du monde occidental puisque, pour nous autres Européens, rien de ce qui est nord-américain ne nous est véritablement étranger. » (Philippe Pilard)

L'intervenant :

Philippe Pilard est spécialiste du cinéma britannique, chargé de cours dans les universités de Vincennes, Jussieu et Nanterre, co-fondateur et président de l'Agence du Court Métrage. Il vient de publier “Histoire du cinéma britannique” (Nouveau monde éditions).

Collaborateur pour de nombreuses revues (« CinémAction », « IMAGES documentaires », « Positif »...) il a publié divers ouvrages : « Peter Greenaway » (Dis-voir), « Le nouveau cinéma britannique » (Hathier); chez Nathan, « Histoire du cinéma britannique », « Stanley Kubrick : Barry Lyndon », « Ken Loach : Land and Freedom », « Shakespeare au cinéma » ainsi que « Typically British » (avec N.T. Binh, Centre Pompidou) et « Le documentaire passe au direct » (avec G. Gauthier et S. Suchet - vlb, Montréal). Réalisateur de nombreux films pour le ministère de l'Éducation Nationale et la télévision (Arte), il a dressé, entre autres, le portrait de Loach, Frears, Ivory, Attenborough, Greenaway et Wiseman.

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